Apprendre, c’est basculer les informations de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme.
Dans la mémoire à court terme aussi appelée mémoire de travail, les informations disparaissent peu à peu pour laisser place à d’autres plus récentes. Attention, si on ne bascule pas les informations de la mémoire à court terme dans la mémoire à long terme, on finit par les oublier.
La mémorisation à long terme se fait par l’association d’images mentales et par le sens qu’on leurs donne. Par exemple la transformation d’un chiffre en un objet qui paraît similaire, puis en l’animant sous forme d’histoire drôle.
Il est primordial de mémoriser avec plaisir ! En effet, les émotions négatives inhibent les mécanismes de l’apprentissage alors qu’une attitude empathique renforce les capacités d’analyse, grâce à la sécrétion d’ocytocine dans le cerveau.
COMPRENDRE, c’est mettre du sens derrière les signes perçus, créer des représentations mentales en fonction de situations connues. On a besoin de points de référence pour comprendre.
Des dizaines de zones mémorielles sont mobilisées à chaque tentative de résolution. Elles sont reliées les unes aux autres et certaines sont davantage mobilisées en fonction de l’activité.
Le processus de résolution d’un problème mobilise à la fois la mémoire verbale, sémantique, procédurale, et le concept d’inhibition ( Voir figure.4. Olivier Houdé, inhibition de la pensée automatique ).
»Inhibition » de la pensée automatique
L’apprentissage nécessite la mise en œuvre de l’inhibition. Inhiber correspond au blocage d’un processus, pour le réactiver plus tard, dans une situation plus appropriée.
C’est Olivier Houdé, professeur en psychologie du développement qui a introduit ce concept, avec pour chaque âge des stratégies cognitives différentes. Suivant notre âge, nous utilisons une stratégie préférentiellement ou des raccourcies.
C’est lors de l’encodage, »processus qui transforme un événement ou un fait en une trace mnésique » (Tulving, 1983), que des stratégies inadaptées peuvent être employées. Afin de sortir de son erreur, il est nécessaire d’apprendre à inhiber la stratégie préférentielle, ses pensées automatiques pour utiliser une autre réponse plus adéquate à la situation.
J’apprends et puis j’oublie…
L’activité cérébrale générée durant un cours est similaire à celle qui est générée lorsque l’on regarde la télévision, c’est à dire presque nulle. Les révisions doivent être à la fois espacées et rapprochés dans le temps. Un apprentissage réparti en plusieurs séquences est de loin préférable à un apprentissage intensif et condensé. Ce qui compte n’est pas le temps total consacré à la mémorisation d’une donnée, mais la façon dont ce temps est découpé et réparti dans le temps.
Les premiers apprentissages sont les plus ardus mais se facilitent au fur et à mesure des répétitions. Les 3 premières répétitions avec un rappel par jour pour consolider l’information sont particulièrement importantes.
Selon Ebbinghaus, cinq à sept rappels espacés sont nécessaires pour mémoriser à long terme. Sa théorie sur la « courbe de l’oubli » a été proposée en 1885 et permet grâce à plusieurs apprentissages de plus en plus espacés, une intégration plus durable des informations. Certain utilisent le schéma des 1, 2, 4, 8, 16 semaines pour espacer leurs répétitions.
Une réalité biologique
Les connexions synaptiques entre les neurones sont renforcées lors des répétitions. Davantage de neurotransmetteurs sont libérés pour transmettent les informations de synapses en synapses.
Une acquisition répétée provoque un épaississement de la gaine de myéline entourant les axones, ce qui accélère la transmission de l’information.
Des modifications biologiques se produisent au moment de l’apprentissage, mais aussi après ! D’où l’importance d’un temps de latence. Le cerveau apprend aussi lorsque le sujet n’est pas en train d’apprendre.
Lors de l’apprentissage d’une nouvelle information, c’est l’hémisphère droit qui la traite celui lié à l’intuition et à la créativité.
Plus la méthode d’apprentissage est intense plus le souvenir le sera, car le nombre de neurones activé est important. Cette activation se fait grâce à des messagers chimiques comme l’acétylcholine et le glutamate.
Pour résumer…
Il existe donc 3 stades dans le processus de mémorisation :
1. L’encodage
Un bon encodage de l’information s’effectue grâce à :
– La répétition régulière et rapprochée des informations, sur 3 jours de suite par exemple. Plus on est exposé à une information, plus le cerveau aura de la facilité à la mémoriser.
– L’implication de tous nos sens
– La contextualisation grâce aux associations effectuées avec nos repères ou ce que l’on connait déjà.
2. La consolidation
Après un bon encodage des informations il faut pouvoir les consolider afin de les basculer vers la mémoire à long terme pour pouvoir par la suite les réactiver au moment voulu.
– Rappels plus espacés de l’information : par la répétition de l’information de manière plus espacée, le cerveau la considère comme utile.
– L’implication active : construire, utiliser sa créativité (dessin, schéma…) réexpliquer avec ses mots…
– Les émotions positives ressenties au moment de l’encodage. En somme il faut apprendre avec plaisir pour consolider l’information !
3. L’activation
– Organiser et structurer correctement l’information lors de l’encodage afin de la retrouver facilement.
– Établir des liens entre les connaissances et les schématiser nous aidera également à nous en souvenir bien plus facilement.